Optimisez vos coûts d’import : le transport, c’est pas que le container !

Comme je vous l’indiquais dans l’article précédent, l’import mieux vaut le connaître de A à Z pour ne pas avoir de mauvaises surprises.

Bien évidemment, si vous ne devez pas vous battre sur les prix parce que vous avez une bonne stratégie comme celles que je recommande, c’est moins important. Mais après tout, ne dit-on pas qu’il « n’y a pas de petites économies » ?

Tant qu’à faire, autant éviter de jeter l’argent par les fenêtres. N’est-ce pas?

Evoquons donc aujourd’hui ensemble les avantages et inconvénients des différents modes de transport.

Et ensuite, je vous expliquerai comment utiliser toutes ces nouvelles informations pour avoir un business plus rentable, sans avoir à passer plus de temps pour l’optimisation du transport.

Le transport routier

Contrairement à ce que l’on imaginerait, il y a TOUJOURS du transport routier, au moins de l’usine jusqu’au port pour la mise en container. Même si il est compris dans un prix « FOB », il ne faut pas l’oublier.

Si par exemple vous avez un fournisseur à Canton qui vous propose 5000 usd de marchandise FOB port de Canton, et qu’un autre fournisseur basé à Kunming vous propose la même marchandise à 5000 usd FOB Canton, on peut en déduire des choses :

Puisque le fournisseur à Kunming paye plus cher son transport routier (1400km de routier à payer contre 30km max pour le fournisseur basé à Canton), mais qu’il vous propose le même prix final, il a bien dû faire ses économies quelques part :

– La main d’oeuvre est moins chère dans le Yunnan qu’à Canton (très probable)
– Il a lésiné sur la qualité (possible)
– Le fournisseur à Canton marge plus (probable)
– …

Ces questions méritent d’être posées. Et encore plus si vous établissez des partenariats sur le long terme avec une usine.

Le prix du transport routier une fois arrivé au port occidental pour livrer votre client final est aussi une variable à prendre en compte, si c’est vous qui vous en chargez.

Le transport ferroviaire :

Si en Chine on utilise beaucoup le routier, certaines matières premières transitent par le réseau ferroviaire.

En Europe ou aux Etats Unis, il convient aussi de prendre le ferroviaire en considération si vous devez tracter de la marchandise sur plus de 500km.

C’est pas cher, relativement rapide, et en plus si vous livrez en France, on évite une partie des grèves et autres opérations escargot.

L’aérien :

Rien que le mot me fait peur. Le transport aérien est EXTRÊMEMENT cher. Les modes de calcul au poids et au volume en fonction de votre produit sont aussi étudiés pour vous faire payer le maximum, et rentabiliser au maximum le voyage pour les compagnies aériennes.

En général, le transport aérien est 7 à 10 fois plus cher que le maritime.

Mais l’aérien a un avantage indéniable : en 2 à 5 jours la marchandise est chargée, fait le tour du monde, est déchargée puis livrée chez votre client.

Si vos marges le permettent, que vos produits l’exigent (produits périssables) ou que vous êtes en rupture de stock ça peut être un mode de transport intéressant (et un avantage concurrentiel énorme).

Mais généralement ce mode de transport n’est utilisé que… lorsque l’on est en retard.

Certains contrats incluant des pénalités de retard si la marchandise n’est pas livrée à temps, il faut parfois faire le calcul. Et bien souvent, plusieurs semaines de pénalités (par exemple si le fournisseur a du refaire toute la production, ce qui peut déjà manger une partie de la marge) est bien moins avantageux que de livrer en aérien.

Et en plus, livrer a temps permet aussi de garder le client content, car les économies réalisées sur le court terme ne sont rien face à une relation de fidélité avec son client.

Le transport par bateau : les containers

C’est tellement pas cher d’importer des containers en les faisant voyager sur ces énormes bateaux qui en chargent des centaines et des centaines.

Pas cher. Mais d’un autre côté tellement lent, tellement lent…

Après une production de 25 jours par l’usine, on fait livrer la marchandise par bateau, ce qui prend parfois jusqu’à 45 jours de Chine du Nord à Europe de l’Ouest… Ca fait mal. Et c’est sans compter la traction jusqu’au port, la période d’inspection, ni la relivraison chez le client du port occidental jusqu’à son entrepôt.

C’est plus que 81 jours qui s’écoulent, quand tout va bien !

Lent. Trop lent.

Par contre, pour la marge. Ca fait du bien.

Beaucoup de bien!

Sachez aussi que l’on est pas obligé de remplir un container complet de 20 pieds ou de 40 pieds pour envoyer de la marchandise sur les océans, il existe aussi le mode « FCL » qui consiste à louer une partie du volume d’un container avec d’autres clients dans la même situation.

Les compromis : le transport multi-modal

Qui a dit que tout devait être tout blanc ou tout noir? Les transports avion/camion/rail/bateau peuvent aussi se cumuler et s’adapter en fonction des besoins!

Votre production est en retard, mais en retard de seulement 2 semaines? Pourquoi ne pas faire du « sea-air » ? La moitié du chemin en aérien, et l’autre moitié en maritime! C’est bien moins cher que du tout-aérien, et tellement plus rapide que du tout-maritime!

Autre astuce : décharger au port d’Amsterdam (par exemple), et faire une traction jusqu’à la France. Pas besoin d’attendre que le bateau arrive à Anvers ou à un port français, vous aurez gagné une semaine, et dépensé pas beaucoup plus !

Le stockage :

Attention, une fois arrivée au port et déchargée, votre marchandise doit être stockée en attendant l’étape suivante. Elle peut être stockée en zone franche (avant dédouanement) ou dans un entrepôt de votre choix.

Cela ne fait pas vraiment partie du transport, mais n’oubliez pas cet élément. Si vous travaillez avec un transitaire (on en reparle tout de suite), pas de problème c’est compris dans le prix. Mais si vous essayez de faire tout tout seul (ce que je déconseille, mais on en reparle tout de suite), ne l’oubliez pas !

Le mot de la fin :

Si vous n’êtes pas encore (bien établi) dans le métier, vous pouvez remarquer que c’est bien plus compliqué que prévu. Mais en fait, c’est bien plus simple qu’il n’y paraît.

Pourquoi?

Parce que ce qu’il vous suffit de faire, c’est de noter dans vos stratégies ces différents moyens de transport. Pour pouvoir vous y référer en cas de besoin (retard de production, par exemple).

Prenez un stylo, et notez tout ça quelque part.

Mais pour la mise en pratique, pas besoin de vous arracher les cheveux à faire des calculs compliqués. Contactez simplement un transitaire.

C’est leur métier, et si vous leur parlez de « sea-air », ils sauront vous donner une tarification dans les 48h, et vous aider à sauver votre commande! Ils connaissent bien, et ils ont l’habitude.

Et bien souvent, ils seront bien moins cher que si vous aviez contacté vous même une entreprise de transport maritime pour louer un container, et une société aérienne pour s’occuper de la partie air.

Pas besoin de se prendre la tête avec le transport, déléguez-le simplement. Votre force, c’est votre prospection et votre stratégie commerciale. La partie transit, vous n’y apportez aucune valeur : déléguez-là.

Mais comme toute tâche bien déléguée, il faut savoir comment elle marche, quels sont les process et les techniques.

Maintenant, vous savez.

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